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"Nous ne voyons pas les choses comme elles sont, nous les voyons comme nous sommes." – Anaïs Nin

Cette citation d’Anaïs Nin résonne profondément avec ce que nous rencontrons souvent en accompagnement : notre regard sur le monde est teinté de nos expériences, de nos croyances, de notre histoire personnelle. Et ce filtre, bien qu’invisible, influence notre manière de vivre chaque situation, chaque relation, chaque choix.


Le monde extérieur, reflet de notre monde intérieur

Lorsque nous observons une situation, nous pensons généralement que notre perception est "la réalité". Pourtant, ce que nous voyons, ce que nous ressentons, ce que nous interprétons, est largement influencé par notre état intérieur. Une même situation pourra être perçue comme une opportunité excitante par l’un, et comme une menace paralysante par un autre.

Pourquoi ? Parce que chacun de nous porte en lui des schémas, des croyances, des mémoires émotionnelles qui colorent son regard. C’est ce qu’on appelle en psychologie les biais cognitifs, et en hypnose, on parle souvent de carte du monde.


L’hypnose pour accéder à une perception plus libre

L’hypnose permet d’explorer ces filtres inconscients. Lors d’une séance, on peut aller à la rencontre de ces automatismes de pensée, de ces récits intérieurs qui façonnent notre manière de voir la vie. Et surtout, on peut les transformer.

Par exemple, si quelqu’un se sent souvent rejeté ou jugé dans ses interactions, il est possible qu’il interprète des silences ou des regards neutres comme des signes de désapprobation. Ce n’est pas "la réalité", mais bien sa réalité. Grâce à l’hypnose, on peut revisiter les racines de cette interprétation (souvent ancrées dans l’enfance), libérer les émotions associées, et ouvrir un nouvel espace de perception plus juste et apaisé.


Une métaphore : les vitraux de l’âme

Imagine un grand édifice intérieur, semblable à une cathédrale. Les murs sont ornés de magnifiques vitraux colorés, chacun représentant une facette de ton histoire : une réussite, une blessure, un souvenir d’enfance, une peur, un rêve.

La lumière du monde extérieur passe à travers ces vitraux. Ce n’est pas la lumière brute que tu vois, mais la lumière teintée, transformée, filtrée par tes propres couleurs. Si certains vitraux sont sombres ou fissurés, la lumière devient trouble ou déformée. Mais si tu prends le temps de les observer, de les restaurer, de redonner vie à leurs nuances, alors tout ton monde intérieur s’illumine différemment.

L’hypnose, c’est cette capacité à entrer dans ta cathédrale intérieure, à t’arrêter devant un vitrail, à en comprendre le sens… et peut-être à en modifier les teintes.


Petit exercice d’autohypnose : changer de filtre

Voici un exercice simple pour explorer ta propre perception et t’ouvrir à un regard plus clair:


  1. Choisis une situation du quotidien que tu vis avec difficulté ou inconfort. Prends un moment pour la visualiser clairement, comme si tu regardais une scène dans un film.


  2. Ferme les yeux, respire profondément… et imagine que cette scène est projetée sur un écran, derrière un filtre coloré (gris, rouge, opaque…).


  3. Observe l'effet de cette couleur sur ta perception. Puis, change ce filtre : remplace-le par une teinte plus douce, plus chaleureuse, plus légère, plus lumineuse. Laisse libre cours à ta créativité, ton imaginaire. Fais plusieurs essais.


  4. Prends un moment pour percevoir ce qu'il se passe lorsque tu regardes la même scène à travers ce nouveau filtre ? Que ressens-tu ? Que comprends-tu ?


  5. Accueille les réponses sans chercher à forcer quoi que ce soit. Parfois, un simple changement de couleur intérieure suffit à transformer notre vécu.


Et quand tu ouvriras les yeux, peut-être commenceras-tu à remarquer que le monde extérieur n’a pas bougé… mais que toi, tu t’es déplacé à l’intérieur.


Changer notre regard, c’est souvent le premier pas pour changer notre vie. Et si l’on n’a pas toujours le pouvoir de modifier les événements, nous avons celui – immense – de transformer la manière dont nous les vivons.

Cela ne veut pas dire nier la douleur ou les émotions légitimes face aux épreuves. Mais il y a une différence subtile et précieuse entre la douleur inévitable… et la souffrance que l’on rajoute parfois, par nos pensées, nos résistances, nos récits intérieurs. En apprenant à porter un regard plus conscient, plus doux, nous pouvons traverser les tempêtes avec plus de clarté, sans nous perdre dans l’ombre qu’elles projettent.

L’hypnose n’est pas une baguette magique. Mais elle est une porte. Une invitation à rencontrer ce que nous sommes… pour voir autrement ce qui est.



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